Qu'est-ce qu'un Centre Educatif Renforcé (CER)
Dans cet article, nous aborderons leur fonctionnement général, l’équipe qui les constitue, leurs limites et comment le thème du CER peut être utile dans les concours.
Sommaire de l’article :
Le fonctionnement des CER
Chaque centre est différent et possède son propre projet éducatif. Nous allons ici vous donner une idée globale de leur fonctionnement.
La majorité des CER fonctionnent par sessions de 3 à 6 mois, durant lesquelles les jeunes intègrent et quittent la structure en même temps. Ce mode de fonctionnement favorise une dynamique de groupe stable et cohérente.
Le nombre de jeunes accueillis est volontairement restreint, souvent limité à six, afin de garantir un encadrement personnalisé et intensif. Certains centres, dits « en file active », adoptent un fonctionnement différent, accueillant des jeunes tout au long de l’année selon les places disponibles.
L’objectif de ces structures est de provoquer une rupture avec l’environnement habituel du jeune (lieu de vie, famille…) de le remobiliser et de l’aider à se construire un projet professionnel pour se réinsérer dans la société. Pour ce faire, ces établissements travaillent sur la base d’un projet éducatif souvent réparti en trois périodes :
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Une période de rupture (environ 1 mois) : Cette première phase vise à poser les bases du cadre éducatif. Durant cette période, les équipes limitent souvent les contacts entre le jeune et son environnement extérieur, y compris la famille, pour favoriser une introspection et une adaptation au cadre. Un accent particulier est mis sur les activités sportives intensives, permettant d’instaurer des repères, de canaliser l’énergie et de développer l’esprit d’équipe. Les règles de vie collectives et individuelles sont strictes et servent de socle à la progression future.
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Accompagnement scolaire (environ 2 mois) : Après la phase de rupture, les jeunes entament un programme éducatif qui inclut souvent une reprise progressive de la scolarité. Des ateliers pratiques et des chantiers sont également proposés pour développer leurs compétences et redonner un sens à leurs apprentissages. Cette étape vise à renforcer la motivation et à rétablir un lien positif avec l’effort et la réussite.
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Professionnalisation (environ 2 mois) : La dernière phase de la session met l’accent sur la préparation de l’avenir. Les jeunes sont accompagnés dans la recherche de stages, d’apprentissages ou d’une formation professionnelle. Parallèlement, un projet de sortie individualisé est élaboré en collaboration avec l’équipe éducative et les partenaires. Cette étape est essentielle pour assurer une transition réussie et éviter une rechut
L'équipe pluridisciplinaire
- De plusieurs éducateurs : leur rôle est de prendre en charge les jeunes au quotidien. Ils font respecter le cadre de la structure, organisent le planning et les activités, les soutiennent lorsqu’ils sont en difficultés et les accompagnent lors des sorties à l’extérieur.
- D’un psychologue : son rôle est d’accompagner des jeunes souvent en difficulté sur le plan psychologique. Pour cela, le professionnel va échanger avec eux et essayer de cerner les problématiques qu’ils rencontrent. Ensuite il travaillera avec eux pour les aider à comprendre et mieux gérer ces difficultés. Son intervention contribue à renforcer leur équilibre émotionnel et leur capacité à se projeter positivement dans l’avenir.
- D’une maitresse de maison : Plus qu’une simple préparatrice de repas, elle joue un rôle relationnel essentiel. En effet, son positionnement lui permet d’être perçue différemment par les jeunes, qui se confient souvent à elle plus facilement. Dans certains CER, elle implique les jeunes dans la préparation des repas, transformant ces moments en opportunités de créer du lien et d’enseigner des compétences pratiques.
- D’un chef de service : Il est le pilier de l’équipe, veillant à la coordination des différents professionnels et à la bonne mise en œuvre des projets éducatifs. En contact régulier avec les jeunes, il évalue leur progression, discute de leurs difficultés et les accompagne parfois lors des audiences judiciaires. Son rôle est crucial pour maintenir une vision globale et cohérente des actions menées.
Ainsi, chaque membre de l’équipe contribue, par son expertise et son implication, à la réussite de la mission des CER : offrir un cadre structurant, bienveillant et propice à la remobilisation et la réinsertion des jeunes.
Les limites des CER
Ces centres représentent un dispositif de placement précieux, situé à mi-chemin entre les foyers éducatifs classiques de la PJJ et les Centres Éducatifs Fermés (CEF), ces derniers constituant souvent la dernière alternative avant l’incarcération.
Cependant, cette prise en charge comporte des limites importantes. La principale difficulté réside dans la gestion de la transition à la sortie du dispositif. Après plusieurs mois passés dans un environnement fortement encadré, où les jeunes bénéficient d’un accompagnement quotidien intensif, d’activités variées et du soutien constant de professionnels, le retour à un cadre de vie plus ordinaire peut s’avérer brutal.
Ce passage du « tout structuré » à un environnement parfois marqué par l’instabilité, les conflits familiaux ou l’absence de projets concrets peut entraîner des rechutes. En effet, les jeunes peuvent se sentir démunis face à la perte des repères et du soutien qu’ils avaient acquis dans le CER. De plus, le suivi post-placement, bien qu’existant, ne permet pas toujours d’assurer une continuité suffisante pour consolider les acquis.
Enfin, il convient de souligner que la réussite d’un CER dépend aussi de la motivation et de l’implication du jeune. Si celui-ci n’adhère pas au projet ou refuse de s’engager, l’impact du dispositif reste limité, malgré les efforts de l’équipe éducative.
Le CER dans le concours
Lors de l’épreuve écrite du concours d’éducateur PJJ, il peut être pertinent de proposer un placement en CER lorsque la situation d’un jeune justifie une rupture avec son environnement habituel. Ce choix est particulièrement adapté pour les mineurs ayant besoin d’un encadrement renforcé, d’un travail éducatif intensif et d’un accompagnement personnalisé pour reconstruire leur projet de vie.
Si vous optez pour cette proposition dans votre note de synthèse, n’oubliez pas de souligner votre rôle en tant qu’éducateur en milieu ouvert. Il ne s’agit pas simplement de suggérer un placement, mais également de démontrer comment vous comptez vous impliquer dans sa mise en œuvre et son suivi. Voici quelques éléments à développer :
- Collaboration avec l’équipe : Expliquez comment vous prévoyez de travailler en coordination avec les professionnels du centre, notamment en participant à des synthèses régulières pour évaluer la progression du jeune.
- Accompagnement de la famille : Mentionnez l’importance de maintenir un lien avec les proches du jeune, afin de préparer la sortie et de faciliter son retour dans un cadre familial ou social plus stable.
- Suivi individuel du jeune : Décrivez comment vous resterez en contact avec le mineur pendant son placement, en échangeant sur ses ressentis, ses progrès et ses éventuelles difficultés.
En montrant une vision claire et structurée de votre implication, vous démontrez aux correcteurs que vous comprenez non seulement les enjeux éducatifs des CER, mais aussi votre rôle dans l’accompagnement global du jeune. Cela met en valeur votre capacité à coordonner différentes actions éducatives et à travailler en équipe pluridisciplinaire, des compétences essentielles pour réussir en tant qu’éducateur PJJ.
Conclusion
Les CER, bien qu’ils comportent certaines limites, notamment dans la gestion des sorties, restent une réponse pertinente et adaptée pour des situations nécessitant une rupture et un accompagnement renforcé.
Pour les candidats au concours d’éducateur PJJ, comprendre le fonctionnement et les enjeux de ces structures est essentiel. Ce thème met en lumière les compétences fondamentales de l’éducateur, comme la capacité à coordonner des actions éducatives, à travailler en équipe pluridisciplinaire et à accompagner les jeunes dans leur parcours de vie.
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